La nouvelle est tombée ce matin : les médecins généralistes ont accepté le principe de primes à la performance. Une trentaine d’objectifs fixés aux praticiens leur permettra de cumuler des points afin de pouvoir obtenir une prime en fin d’année pouvant aller jusqu’à 9000 euros.
C’est la crise
Cabinet ou boutique de soins ?
La première réaction que m’a inspiré cette nouvelle, c’est celle d’une injustice.
Autant je suis le premier à reconnaître que le travail d’un médecin mérite d’être largement rémunéré, eut égard à l’investissement en termes d’études (une bonne dizaine d’années), aux horaires de dingues que font certains et au service rendu à la société dont la santé devrait être une priorité pour tout état qui se respecte ; autant donc, je ne vois aucun inconvénient à ce que les médecins soient bien payés, autant sont-ils actuellement parmi les victimes les plus durement touchés par la crise ? À l’instar des Recteurs d’Académie il ne semble pas que leur situation financière montre un besoin urgent d’assistance et de secours.
Pas étonnant cependant qu’on cherche à récompenser certains comportements médicaux de cette façon, parce que les libéraux au pouvoir dans l’ensemble du monde aujourd’hui (pas seulement français, européen ou occidental, souvenez-vous, ça s’appelle mondialisation) ne savent rien faire d’autre.
Pensée unique
Le monde économique actuel (donc le monde) fonctionne avec deux préoccupations majeures, non, pardon, uniques : la rentabilité ou l’économie. Rentabilité pour tout ce qui produit de l’argent, économie pour tout ce qui n’en produit pas encore, à cause de ce satané Conseil national de la résistance, de l’AGCS jamais imposé en force et de toutes ces politiques sociales menées – notamment en Europe – par ces gauchistes soixante-huitards qui heureusement aujourd’hui ont bien vieilli et adorent enfin le seul vrai Dieu : le marché (pas vrai, Dany ?).
Un petit mot sur le marché : Souvent personnifié par les médias (un petit cours de novlangue s’impose), il rassemble l’ensemble des spéculateurs qui gagne leur argent en jouant avec de l’argent qui n’est pas le leur (et qui souvent est le vôtre : comptes d’épargne, assurance vie, épargne retraite, etc.). Mais ne nous éternisons pas, d’autres en parlent mieux que moi.
La pensée de ces gens-là est très simple : toute action devant donc être rentable (ou générer des économies pour l’état), il ne suffit pas qu’elle soit efficace, il faut qu’elle soit efficiente. La différence est très simple, il faut que les pratiques mises en place en fonction des besoins de l’entreprise ou de la société atteignent leur but, mais de plus qu’elle le fassent en utilisant le moins de moyens possible. En gros, fabriquez des Mercedes pour qu’on puisse les vendre, mais au coût d’une Dacia. Pour ce faire, nos sublimes penseurs néo-libéraux ont trouvé l’arme absolue : le logiciel unique. (suite…)